Bonjour Thermic,
Le Figaro publie aujourd'hui lundi 30 janvier un dossier complet
sur la victoire électorale du Hamas et l'onde de choc qu'elle n'en finit pas
de provoquer à travers le monde :
Israël qui appelle au boycott pur et simple du Hamas ;
Washington qui menace de suspendre sont aide à l'Autorité palestinienne
si le Hamas ne "renonce pas au terrorisme" ;
jusqu'à l'UE qui adopte un position proche de celle des Etats-Unis.
J'ai la nette impression que ces cris d'orfraie ne sont que de pure forme.
Les Israéliens ne sont pas assez fous pour croire que le pouvoir palestinien
peut être purement et simplement boycotté.
Et comme le dit Patrick Saint-Paul le Figaro, les Etats-Uniens comme les "Européens"
savent bien qu'une suspension de l'aide provoquerait un chaos sans précédent,
ne serait-ce qu'en privant de ressources les forces de maintien de l'ordre palestiniennes.
De plus, si le Hamas mentionne bien dans sa charte fondatrice
la "destruction d'Israël", il y a loin de la coupe aux lèvres.
En 1967, cinq puissances musulmanes se sont coalisée
pour infliger une leçon à Israël : elles ont mordu la poussière.
Je ne vois pas comment le Hamas pourrait mettre à exécution
sa prophétie, qui relève plus de l'utopie d'action que d'un planning réel.
Patrick Saint-Paul remarque qu'en réalité, cela fait dix ans que le Hamas
a pour programme un retour aux frontières de 1967 pour "une période limitée",
laissant aux générations futures la responsabilité de reprendre ou non la lutte armée.
Une fois la corvée des "politesses" terminée, les choses reprendront leur cours.
Il y a fort à parier que les Palestiniens aient voté Hamas,
non pour détruire Israël, mais pour exprimer haut et fort
leur ras-le-bol de la gabegie héritée du Grand Timonier Yasser Arafat.
Reste à savoir si les vainqueurs des élections seront à la hauteur d'un tel défi.
Reste également à savoir si les problèmes qui pourraient surgir
ne seraient pas plutôt d'ordre palestino-palestinien.
En effet, les caciques du Fatah s'étaient installés
dans le rôle de chefs d'orchestre de la politique palestinienne
et donc des mannes financières qu'elle suscite.
La victoire du Hamas exige implicitement que la Nomenklatura
du Fatah rende le trousseau de clés à ses rivaux,
et c'est là que le bât risque de blesser.
A ce sujet, l'agence Reuters annonce ce jour à 20:45 :
"Un chef militaire du Hamas blessé dans une fusillade à Gaza
GAZA (Reuters) - Un dirigeant militaire de l'organisation palestinienne Hamas,
Khaled Abou Anza, a été grièvement blessé dans la bande de Gaza
par des individus qui [...] ont ouvert le feu sur son véhicule[...]
Nul n'a revendiqué les tirs contre Abou Anza, un des chefs locaux de la branche armée du Hamas,
les "brigades Kassam".
Des dirigeants du Hamas ont imputé l'agression au Fatah du président Mahmoud Abbas,
battu aux législatives de mercredi dernier.
[...]
Des heurts ont opposé des activistes du Hamas et du Fatah la semaine dernière,
après la large victoire du Mouvement de la résistance islamique aux législatives."
A suivre, donc.
Fritz.