Bonjour,
La première escadrille de F-22 Raptor a été déclarée apte au combat aujourd'hui. C’est un événement. Il y a en tout 12 appareils qui seront stationnés à Langley.
Le F-22 est un avion sur lequel les Américains ont beaucoup investi et misé. De 4ème génération il qui bénéficie des innovations techniques les plus pointues et . En théorie il devrait procurer aux EU une supériorité aérienne indiscutable pendant de nombreuses années.
A cause de son prix élevé le nombre appareils à produire a fortement été revu à la baisse. Initialement prévu à 648 exemplaires il n’en sera finalement commandé que 179.
Le F-22 est probablement le dernier avion a avoir été conçu pour affronter les forces russes dans le ciel européen. La quasi disparition de cette menace, l’évolution du monde et des dernières guerres, toutes asymétriques, explique aussi cette réduction drastique des effectifs.
Si l’on ajoute que le F-18 Super Hornet sorti en 2002 et commandé à 548 exemplaires est très proche du F-22 tout est dit et on peut se demander si le F-22 n’est pas en décalage avec les menaces actuelles. Une belle performance technique hélas relativement inutile.
Cette première escadrille ne sortira pas des EU et restera assignée à la défense du territoire. Les Raptors ne seront déployés à l’étranger qu’à partir de 2007.
Les bases aux alentours de la Chine, comme Guam, seront prioritaires. Aujourd'hui ce pays ne dispose d’aucune force aérienne capable de rivaliser avec le matériel occidental mais de nombreux experts états-uniens estiment qu’un conflit majeur devrait avoir lieu aux alentours de 2017. La Chine parviendra-t-elle à combler son retard en 10 ans ? C’est peu probable. Même les Russes n’ont pas trop intérêts a transférer leurs technologies les plus pointues. L’association de plus en plus dynamique entre la Chine et la Russie est une affaire de circonstances.
Malgré les performances tant vantées de l’appareil je me pose des questions. Il n’y a plus eu de guerres de grande ampleur dont l’issue militaire était incertaine depuis le Vietnam. Seule la guerre du Kosovo contre la Yougoslavie aurait pu être le théâtre de combats aériens sérieux. Ce ne fut pas le cas.
Que ce soit en Bosnie, en Somalie, en Afghanistan ou enfin en Irak la puissance des forces en présence ne laissait aucun doute sur l’issue des combats. Tant au niveau des effectifs engagés, qu’à celui du matériel et surtout des moyens d’observation et de communication il était clair que les adversaires ne jouaient pas dans la même cour. A quand remonte le dernier engagement aérien sérieux ? Ou la dernière mission d’attaque face à des unités AA bien équipées et entraînées ? Je ne vois pas.
On pourra dire ce qu’on voudra mais les simulations, les exercices et les manoeuvres ne remplaceront jamais l’épreuve du feu. Si les Rafales français étaient parvenus à remettre en question la supériorité aérienne des pilotes américains lors de manoeuvres amicales que se passera-t-il face à des Russes ou des Chinois déterminés ?
J’imagine qu’en manoeuvres les consignes des états-majors sont claires : « ne poussez pas trop loin les engagements, ne dévoilez pas toutes vos armes ». On veut bien tester l’adversaire mais pas le renseigner. Il faut garder une capacité de surprendre en cas de conflit réel.
Th.
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