Bonjour à tous,
Selon l'agence de presse officielle iranienne Irna,
"le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a exprimé des doutes sur la réalité
du génocide juif pendant la Seconde Guerre mondiale et proposé le transfert d'Israël en Europe."
Mahmoud Ahmadinejad ajoute : "[Les Européens] devraient offrir une partie de leurs territoires
en Europe - comme l'Allemagne, l'Autriche ou d'autres pays - aux sionistes,
de manière à ce que ces derniers y installent leur Etat."
Lors de la première salve ("Il faut détruire l'Etat d'Israël"),
j'avais pronostiqué une étourderie proférée très maladroitement
à des fins de politique intérieure.
Mais là, je commence à m'interroger sur les facultés intellectuelles du chef de l'état iranien.
Une telle persévérance n'était nullement indispensable pour flatter
la frange islamiste dure de la population.
Si Ahmadinejad est revenu à la charge, c'est peut-être qu'il est finalement convaincu
du bien-fondé de ses positions. Qu'il le soit, ce n'est pas si grave en soi :
la destruction d'Israël par l'Iran ne fait de toute façon pas partie du domaine des possibles.
Qu'il le clame, par contre, montre qu'il ne mesure pas l'impact de ses propos,
ce qui pour un chef d'état suscite des interrogations quant à sa capacité à représenter son peuple.
Ces pitreries m'inspirent deux questions :
Le mandat présidentiel de Mahmoud Ahmadinejad est-il compromis ?
Nous savons certes que le président iranien jouit d'un soutien non-négligeable
dans la population, en raison de son engagement bien réel
en faveur de programmes sociaux et de son désir sincère
de lutter contre la stagnation interieure du pays.
Nous savons cependant que ses premières tirades au sujet d'Israël
ont fait déstabiliser jusqu'à ses soutiens politiques au plus haut niveau,
qui depuis ont poliment pris leurs distances.
A force de pérorer sans réfléchir, Ahmadinejad pourrait bien finir par faire
sortir de leurs gonds ses propres amis au point de mettre en jeu son avenir politique.
Par ailleurs, la pérennité du programme nucléaire iranien risque d'en prendre un coup.
Lors des premières déclarations du président iranien, le Kremlin, ulcéré,
a signifié au président iranien que ses vociférations
n'avaient pas été du plus bel effet, et qu'en conséquence,
mener à bien les accords nucléaires Moscou-Téhéran n'allaient pas être du coton.
La nouvelle plaisanterie ne va certainement pas être du goût de Vladimir Poutine.
Que va-t-il se passer entre Téhéran et Moscou ?
Fritz.
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